A l’extrême nord de l’Inde, entre la Chine, le Tibet et le Pakistan, se trouve une région bien moins touristique que le Rajasthan et pourtant ô combien plus dépaysante : le Ladakh.
Le Ladakh
A à peine plus d’une heure de vol de Delhi, c’est pourtant un monde complètement différent de l’Inde traditionnelle qui s’offre au voyageur : des paysages époustouflants au pied de l’Himalaya avec des lacs turquoises, des monastères bouddhistes à couper le souffle et des habitants d’une gentillesse incroyable, brandissant à tout va le mot « Julley » (qui veut accessoirement à peu près tout dire : bonjour – merci – au revoir).
La visite de cette région, aussi appelée « le Petit Tibet » s’adresse bien évidemment à ceux qui ont envie d’un dépaysement total, d’une énorme coupure du monde extérieur et des autres, et d’une vraie aventure. Ne vous attendez pas à avoir de réseau téléphonique, ne vous attendez pas non plus à vous regarder dans un miroir trop souvent, ni à prendre de douches très fréquemment (à moins que ce ne soit dans une rivière)…
Quand partir ?
La saison touristique au Ladakh est très courte, elle s’étend de juin à septembre. Le reste du temps, les routes sont fermées, et les écoulements de terrain ne sont pas rares.
N’hésitez pas à partir au minimum deux semaines complètes : la région est immense, les activités ne manquent pas et les possibilités sont multiples. En fonction du temps que vous aurez sur place, vous vous verrez proposer une multitude de treks allant d’une semaine à un mois.
Quel budget prévoir ?
Etant donné la courte durée de la saison touristique, les prix dans le Ladakh sont généralement plus élevés que dans le reste de l’Inde, en particulier en ce qui concerne le logement et les treks. La nourriture reste quant à elle très bon marché et vous pourrez sans problème déjeuner pour moins de 2-3 euros.
Leh, la capitale de la région est d’ailleurs souvent prise d’assaut durant la haute saison, n’oubliez donc pas de booker votre hôtel en avance.
Comptez environ 600 euros pour l’A/R pour Paris-Delhi en été, 200 euros pour votre vol interne (à moins que vous ne choisissiez le bus, courageux que vous êtes), et environ 600 euros par personne au minimum pour un trek de 10 jours à pieds ou en moto.
Comment s’y rendre ?
2 options s’offrent à vous pour vous rendre à Leh depuis New Delhi : la première est l’avion. Le vol dure 1h20, est relativement coûteux et il existe uniquement quelques vols par jour se rendant directement dans la capitale. Les paysages de l’Himalaya depuis l’avion sont, eux, tout simplement à couper le souffle.
La deuxième option s’adresse aux plus braves d’entre vous : le bus ! Depuis Delhi, il faut compter une bonne vingtaine d’heures (environ 1000 km de trajet au total), sans compter un arrêt à Manali (il n’existe pas de liaison directe), et une certaine préparation psychologique. Malgré la beauté des paysages, la route menant à Leh ferait partie des plus dangereuses au monde; uniquement conseillé aux fans de sensations fortes donc !
Avant de partir, n’oubliez surtout pas un médicament qui vous sera précieux sur place : le Diamox.
Avant de partir, n’oubliez surtout pas un médicament qui vous sera précieux sur place : le Diamox. Le mal des montagnes sévit en effet assez violemment dans la région… Il est d’ailleurs conseillé de passer 3 jours à Leh, situé à 3500 mètres d’altitude, pour s’acclimater lorsqu’on arrive en avion. Vous pourrez profiter de ce repos pour faire un tour au «Bon Appétit», un restaurant servant des plats succulents, avec vue sur l’Himalaya en prime.
Le Ladakh est il une région sûre ?
Sur place, vous pourrez à première vue être inquiété par une armée indienne quasi omniprésente. Rassurez-vous, même si la région est à la frontière du Pakistan, on ne s’y sent pas en danger. D’ailleurs, le Pakistan n’est pas forcément dangereux non plus… Mais le débat n’est pas à lancer maintenant!
Rassurez-vous, même si la région est à la frontière du Pakistan, on ne s’y sent pas en danger.
L’Inde a mauvaise réputation concernant la sécurité des femmes, et cela souvent à tort. La quasi-totalité des viols mentionnés par la presse internationale ont lieu à Delhi; on a du coup tendance à oublier qu’il s’agit d’un pays immense, et que beaucoup d’endroits représentent peu de risques pour celles-ci : c’est le cas du Ladakh. Les Ladakhis sont habitués aux touristes étrangers et leur sont très reconnaissants pour les possibilités de business qu’ils amènent. Aussi, si vous êtes une fille désirant voyager seule, là non plus, pas de crainte à avoir.
Les températures
S’il fait relativement chaud en journée avec des températures avoisinant les 25 degrés, le soleil est particulièrement traitre. Attention aux coups de soleil quasi inévitables! La nuit, par contre, les températures tombent à quelques degrés, et vu que vous logerez sous une tente la plupart du temps, préparez-vous à avoir (très) froid. En raison de l’altitude, vous serez sans doute surpris par une soif constante, qui se traduira également par un besoin d’uriner extrêmement fréquent…
Les lieux incontournables
Une fois que vous vous serez épris de l’atmosphère paisible de Leh, de ses marchés, ses cafés et de ses nombreuses boutiques d’artisanat, ne quittez pas ses environs tout de suite. N’oubliez pas d’abord de visiter deux lieux de culte sublimes, qui se situent respectivement à 19 et 45 kilomètres de la ville : les monastères de Thiksey et d’Hemis. Vous y rencontrerez non seulement des moines peignant des tangkas, mais pourrez aussi admirer un incroyable panorama de l’Himalaya.
Vous y rencontrerez non seulement des moines peignant des tangkas, mais pourrez aussi admirer un incroyable panorama de l’Himalaya.
Puis, durant votre voyage, arrêtez vous au bord de l’Indus, l’une des plus longues rivières de l’Asie, et profitez du paysage. Enfin, votre voyage ne serait pas vraiment complet si vous ne faites pas un tour final du côté des eaux turquoises du célèbre et immense lac Tsomoriri !
Comment visiter le Ladakh ?
Plusieurs options s’offrent à vous pour visiter le petit Tibet. Certains opteront pour un voyage en moto, très à la mode mais pas spécialement recommandé aux âmes sensibles : il vous faudra traverser des rivières (et souvent pas des moindres) et, si vous choisissez de partir en juin, il sera fort possible que vous soyez confronté à de la neige et à du verglas.
D’autres préfèreront un trek à pied, loin des routes. N’oubliez pas cependant de prendre en compte le fait que votre souffle sera considérablement réduit à plus de 4000 mètres d’altitude, donc ne tentez pas le diable en courant un marathon…
Enfin, la dernière option, le trek à cheval (plus coûteuse), vous permettra de découvrir certains des endroits les plus inaccessibles, dont le merveilleux lac Tsokah, qui, vous coupera tout simplement le souffle (même si vous n’en aurez déjà pas énormément). Sur la route, vous tomberez sous le charme des messages de la prévention routière régionale, qui ne manque pas d’humour pour attirer l’attention des conducteurs, avec des messages tels que « Darling I like you, but not so fast » ou « be gentle on my curves » !
Une chose est cependant certaine : une fois votre itinéraire choisi, vous n’aurez pas d’autre choix que celui d’être émerveillé par les yaks, les ânes sauvages particulièrement curieux, les marmottes faisant des apparitions régulières, les sommets vertigineux et un ciel tout simplement grandiose. Et il ne serait d’ailleurs pas impossible que vous finissiez même par lâcher quelques larmes devant tant de beauté. N’hésitez pas, foncez !