Interview : Une mission humanitaire en Afrique du Sud

Aujourd’hui, nous vous proposons l’interview de deux personnes qui ont vécu en Afrique du Sud, un pays en véritable transition et qui ne demande qu’à être visité grâce à ses nombreuses richesses !

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Mission humanitaire en Afrique du Sud

Qui es-tu, que fais-tu ?

Marion : Je suis étudiante en 3ème année de Bachelor Management du Tourisme, spécialisation événementiel dans une école de commerce à La Rochelle. Cette formation m’a permis de découvrir de nouveaux pays comme l’Afrique du Sud.

Justine : Je m’appelle Justine, tout comme Marion j’ai 21 ans et je suis la même formation qu’elle; d’ailleurs nous sommes dans la même promotion. Je souhaite par la suite me spécialiser dans l’oenotourisme.

Afrique du Sud

Décrivez-nous en quelques phrases le pays où vous êtes parties.

M : Pour moi l’Afrique du Sud possède un relief d’une infinie variété et des paysages d’une remarquable beauté (savanes, montagnes, zones désertiques, plages, grandes villes, petits villages zoulous). La population est très accueillante et très curieuse des cultures européennes.

J : Nous étions en Afrique du Sud, à Kosi Bay, situé dans la campagne au nord de Durban. On vivait à l’extérieur du village et les routes pour rejoindre l’école ou le centre du village étaient faites de sable et tout au long se trouvaient des petites maisons, en paille pour certaines : un dépaysement total !

Pourquoi avez-vous choisi ce pays ? Quelles étaient vos motivations ?

M : Durant mon séjour de 3 mois en Afrique du Sud, j’ai réalisé une mission humanitaire dans une école maternelle. A travers cette mission, je souhaitais avoir une ouverture culturelle forte avec l’Afrique du Sud, voir dans quelles conditions les personnes en zones rurales vivent. Je voulais travailler dans une école en milieu rural entre autres car l’éducation est à privilégier pour l’égalité des chances dans un pays au passé pesant pour certain.
Je souhaitais au début que cette expérience me fasse grandir, qu’elle me fasse voir les choses d’une façon différente. Je souhaitais aussi me sentir utile dans ce que j’allais entreprendre, gagner en maturité mais aussi en patience. Enfin, je souhaitais partir à la découverte de l’autre, de modes de vie différents et faire des rencontres enrichissantes.

J : Une intuition, ce pays m’intriguait je ne savais pas vraiment pourquoi. J’avais vu quelques reportages et je trouvais ce pays magnifique. Comme un coup de cœur qui ne s’explique pas en fait. Et puis Marion a été également intéressée par ce pays pour faire une mission humanitaire donc la question ne s’est pas plus posée, c’était l’Afrique du Sud.

Comme un coup de cœur qui ne s’explique pas en fait

Vous êtes donc parties à deux ?

M : Oui tout à fait. Il est important de partir à deux, voire même plusieurs pour une mission humanitaire, afin de se soutenir.

J : En effet, c’était beaucoup plus facile de partir à deux et c’est plus exaltant de partager une telle expérience.

Avez-vous vécu un choc de culture important ?

M : Le choc culturel n’a pas été très important. Sur certains points j’ai mis du temps à m’y faire mais sur d’autres cela a été assez rapide et on prend rapidement les habitudes.

J : Je pensais en vivre un plus fort mais c’est vrai que de voir leur façon de vivre avec des conditions de vie et d’hygiène très différentes des nôtres fut tout de même un choc de culture important. Je crois que le plus dur c’était quand on voyait arriver les enfants à l’école avec des vêtements pas toujours très propres, ou les voir se jeter sur la nourriture qui était tombé par terre, ou se laver dans des bassines à l’extérieur de leurs maisons.

Avez-vous facilement réussi à vous intégrer parmi les locaux ?

M : L’intégration s’est faite très rapidement avec les enfants de la maternelle. Nous nous nous sommes aussi bien intégrées en général parmi les professeurs. Il était important de bien s’intégrer et de se fondre dans la culture « zoulou » en respectant leurs traditions afin d’être accepté.
Il est important également de bien respecter les normes du pays et de prendre exemple sur les modes de vie des habitants et de se déconnecter du nôtre. Par exemple lorsque nous devions manger avec les professeurs à l’école j’ai découvert leur nourriture avec grand plaisir et j’y ai vite prit goût. Partager ce genre de moment est essentiel pour l’intégration car c’est aussi l’occasion d’échanger, d’avoir des conversations enrichissantes. Nous avions également accepté volontiers l’invitation de la principale lorsqu’elle nous avait proposé de manger chez elle pour nous remercier de notre aide.
De même tous les matins, nous accompagnions les enfants à l’école à pied en empruntant leur chemin habituel pour partager ce trajet avec eux plutôt que de prendre la voiture et de faire les choses de notre côté en les « ignorant ».
J’ai participé à un maximum d’activités avec les enfants et professeurs comme par exemple les chants, les activités manuelles et sportives, les repas et aidé lorsqu’elles en avaient besoin et accepté tout ce qu’elles voulaient nous dire et nous apprendre.

J : Au début ce n’était vraiment pas évident car nous étions deux blanches et nous étions beaucoup observées. Puis au final, les enfants se sont très vite habitués à nous ainsi que les professeurs. La principale nous avait même invitées chez elle pour rencontrer sa famille et partager un repas local, c’était un moment très convivial dont je me souviendrai.

Afrique du Sud

Qu’en est-il au niveau de la langue du pays ? Apprentissage difficile ? 

M : Dans les zones rurales l’anglais n’est pas parlé par tous les habitants. Il était alors parfois difficile de se faire comprendre. Les enfants ne parlent presque pas anglais mais Zoulou, nous échangions alors avec des gestes afin de se faire comprendre. Le zoulou est une langue tellement différente de la nôtre que l’apprentissage aurait été trop long et compliqué. Nous avons cependant appris à dire bonjour, au revoir, merci…

J : Comme l’a évoqué Marion, la partie d’Afrique du Sud où l’on était, ils parlaient le Zoulou. Apprentissage très difficile donc, car c’est une langue qui ne ressemble à aucune autre. On a essayé d’apprendre quelques mots pour échanger avec les enfants, et ça les faisait beaucoup rire.

Avez-vous fait quelque chose dans ce pays que vous n’aviez jamais fait auparavant ?

M : Je n’étais jamais partie dans un pays avec une langue que je ne comprenais pas du tout. L’anglais y est bien évidemment parlé mais pas couramment dans les zones rurales, nous entendions beaucoup parler zoulou et nous nous demandions souvent ce que les personnes disaient. C’était également la première fois que je faisais une mission humanitaire.

J : Cela va peut-être paraître dérisoire mais je dirais manger tout un repas avec les doigts. Au début, ça surprend beaucoup et en fait ça rend la nourriture bien meilleure et ça fait passer un moment très convivial.

Quel est votre meilleur souvenir ?

M : Je n’ai pas « un » meilleur souvenir car il y en a eu beaucoup, mais les meilleurs auront été la relation que j’ai pu avoir avec les enfants durant ces trois mois. Certains se sont attachés à nous et vice-versa. Même si nous communiquions peu, il y avait beaucoup de complicité. Pouvoir leur apporter un peu de bonheur dans leur vie fait toujours plaisir et le fait de partager cette expérience avec une amie est aussi très fort.

J : Il y en a beaucoup, mais je crois que l’un des plus beaux ce fut notre dernier jour où nous avons partagé un repas avec toutes les personnes que nous avions rencontrées et où les petites filles ont réalisé des danses africaines ; elles étaient adorables et ont dansé pour nous dire au revoir, c’était un super moment !

mission humanitaire afrique du sud

De la même manière, le pire ?

M : Je n’ai pas de pire souvenir. Certains moments pouvaient être pénibles mais avec du recul je peux en rire maintenant et je me dis qu’il y a pire dans la vie et que je n’étais pas forcément à plaindre.

J : Je n’ai pas de pire souvenir, je ne me souviens pas avoir vécu de mauvais moments. A part peut-être les coupures de courant incessantes tous les soirs où nous devions seulement attendre pendant des heures parfois que cela passe car on ne pouvait rien faire et on n’y voyait strictement rien; mais finalement en y repensant c’était assez folklorique !

Avez-vous expérimenté des plats improbables ? 

M : Je ne sais pas si l’on peut parler de plats improbables, mais j’ai pu goûter à différentes spécialités culinaires (très bonnes d’ailleurs) comme le phuthu, des salades de haricots, des beignets… Tous ces plats pouvaient se manger avec les doigts et cela était d’ailleurs très appréciable, on ressent les goûts différemment et c’est assez convivial.

J : En Afrique du Sud on retrouve plus ou moins les mêmes choses qu’en France, rien d’improbable donc. Ce sont peut-être les mélanges qui changent comme par exemple un sandwich aux œufs avec beaucoup de beurre. On a goûté aussi à leur spécialité locale, le « poutou », le nom nous faisait déjà bien sourire. Cela ressemblait à de la semoule mais très compacte que l’on mangeait donc avec les doigts. Sinon, lors d’un road trip à Durban, on a testé le plat typique des Indiens de Durban, le « Bunny Chow ». On ne s’attendait pas à quelque chose d’aussi épicé mais nos papilles s’en souviennent.

Afrique du Sud

Quel moment vous a le plus marqué pendant ton séjour ?

M : Le moment qui m’a le plus marqué pendant mon séjour est à la fin de notre expérience, où nous sommes allées visiter une école publique et où les professeurs nous ont offert un très bon repas pour nous remercier de notre venue. Cela était très touchant de savoir que notre présence leur avait apporté beaucoup de joie.

J : Lors de notre visite à Johannesburg, on s’est baladé en voiture et on est passé devant les bidonvilles d’Alexandra et cela m’a choquée de voir autant de monde vivant dans la pauvreté et, de plus, juste à côté des quartiers chics avec les villas. Il y avait des milliers de bidonvilles et même si on sait que ça existe, cela fait toujours bizarre de voir en vrai les conditions dans lesquelles ces personnes vivent.

Cela était très touchant de savoir que notre présence leur avait apporté beaucoup de joie

Quels sites et villes marquants avez-vous eu l’occasion de visiter pendant votre séjour ?

M : J’ai eu l’occasion de visiter Durban, une ville balnéaire, Johannesburg, Pretoria, la région du Drakensberg et Saint Lucia. Durban est une ville très particulière, d’un côté très touristique avec la plage, les hôtels, les palmiers, le centre aquatique et de l’autre côté le centre-ville fréquenté uniquement par les Sud-Africains. Johannesburg a été une belle découverte et le fait de retrouver la « civilisation » m’a fait du bien ; à Pretoria j’ai beaucoup apprécié l’Union Bulding et ses jardins. Nous avons également eu la chance de découvrir la région du Drakensberg qui est vraiment magnifique. Nous étions logés dans un backpacker au milieu de nul part, dans la nature, avec des paysages reposants entre les montagnes. Au Drakensberg notre principale activité a été la randonnée. Enfin Saint Lucia est une petite ville bien sympathique à visiter avec le marché, la plage, et les croisières pour partir à la rencontre des crocodiles et hippopotames.

J : On a eu la chance de pouvoir partir un peu en vacances et on est allé à Durban, ville balnéaire, à Pretoria, capitale de l’Afrique du Sud, Johannesburg et au Drakensberg. Le Drakensberg est un site remarquable, perdu au milieu de l’Afrique et juste à côté du Lesotho. On a fait une randonnée dans les montagnes pour aller voir les chutes de « Tugela » qui étaient gelées car nous y étions pendant l’hiver, qui en passant reste tout de même bien chaud. Et une fois arrivée tout en haut, c’était tout simplement magique. Une étendue de montagnes à perte de vue, l’impression d’être seule au monde, un moment unique que je garderai toujours en mémoire.

mission humanitaire afrique du sud

Qu’avez-vous rapporté de ce pays ?

M : J’ai rapporté de ce pays de très bons souvenirs grâce aux  moments avec Justine, les enfants, les professeurs, les rencontres avec des directeurs d’écoles, les différentes visites, les découvertes culinaires et bien sûr j’ai ramené de belles photos ! J’ai ramené également quelques leçons personnelles avec moi comme par exemple apprendre à relativiser, apprendre qu’avec presque rien nous pouvons faire beaucoup de choses et que la technologie ou le fait de vouloir toujours être « à la page » avec les dernières nouveautés n’est pas essentiel. On peut être heureux avec peu est aussi quelque chose que je savais, mais c’est un constat qui s’est renforcé pendant mes trois mois de mission en voyant les enfants et professeurs se réjouir de choses simples auxquelles nous français ne donnons pas d’importance.

J : Lors d’un week-end à Sainte Lucia, au bord de la mer, on est tombée sur un petit marché local avec des bijoux, des objets et autres décorations artisanales. J’ai eu un coup de cœur pour une corbeille en bois où des éléphants étaient gravés à l’intérieur et je la trouvais tout simplement magnifique.

Souhaitez-vous retourner dans ce pays ou même y vivre ?

M : J’aimerais beaucoup y retourner pour visiter d’une part les endroits où je ne suis pas allée, mais aussi pour rendre visite à l’école maternelle où nous avons fait notre mission humanitaire pour retrouver les enfants et voir leur évolution. Je ne pense pas pouvoir y vivre, car la culture est très différente de la culture Européenne et je ne pense qu’elle ne me correspondrait pas.

J : Oui j’aimerais beaucoup retourner dans ce pays, pour revoir les petits dont on s’occupait et retrouver les gens avec qui on a beaucoup partagé. Je crois que si j’y retourne, j’aimerais aussi faire la route des vins qui va jusqu’au Cap, car il doit être excellent et les paysages magnifiques. Je ne pense quand même pas y vivre.

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Des conseils pour des gens qui voudraient s’y expatrier ?

M : Je conseille aux personnes qui veulent s’y expatrier de se renseigner un minimum sur la culture du pays, les aspects plus logistiques comme visa, vaccination, permis de conduire, paludisme, la monnaie, les adaptateurs….

J : Notre responsable de stage est d’origine anglaise mais vit maintenant là-bas et s’y plaît très bien. Après il faut aimer vivre dans un petit village où le moindre déplacement doit se faire en voiture. Mon conseil serait quand même d’éviter les grosses villes comme Johannesburg car elles sont très dangereuses, surtout pour des blancs.

Quel est le budget moyen par mois en moyenne pour y vivre ?

M : Tout dépend du type d’hébergement que l’on choisit, par exemple si vous avez un petit budget vous pouvez facilement trouver des chambres dans des backpackers pour 10 euros la nuit par personne. Pendant notre mission humanitaire nous avions le logement et petit déjeuner pour 210€ par mois par personne. Pour ce qui est de la nourriture nous mangions pour environ 10 à 15 euros par personne par semaine, ce qui n’est vraiment pas excessif. Les prix dans les restaurants ne sont pas non plus très élevés comparer aux tarifs français. Enfin, les visites touristiques sont aussi très accessibles, mis à part les safaris  (minimum 50€/personne).

J : La vie à Kosi Bay n’est vraiment pas chère car c’est un petit village mais dans les villes comme Durban le coût de la vie est plus élevé. Donc il faut compter à peu près 3000 Rands (300€) par mois pour le loyer les déplacements et la nourriture.

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Quelles sont vos prochaines destinations ?

M : J’aimerais beaucoup retourner aux Etats-Unis et plus particulièrement à New York, Boston, Washington, mais aussi à Montréal, et Amsterdam une ville qui m’attire de plus en plus.

J : J’aimerais beaucoup tenter l’Amérique latine pour ma prochaine destination, j’hésite encore entre l’Argentine et le Chili, les deux étant très réputés pour le Vin donc à voir.

Si, comme Marion et Justine vous désirez partir à l’aventure, n’hésitez à venir chercher conseil sur notre blog voyage !